Le langage, quelle que soit la langue utilisée, est un moyen crucial de transmettre nos besoins et nos sentiments.
Le langage, quelle que soit la langue utilisée, est un moyen crucial de transmettre nos besoins et nos sentiments.
Grâce au langage, nous partageons des connaissances et des émotions. Où que l’on se place dans une discussion, on peut être touché émotionnellement par les mots prononcés. Le langage nous inspire, nous motive, nous freine, nous rend triste...
L’humain est par définition un être social : on retrouve le langage partout autour de nous (et même dans le langage emoji). Cette complexité des échanges nous différencie des animaux, ce qui nous amène à nous demander : le langage est-il une compétence innée ou acquise par les hommes ?
En d’autres mots, est-ce que la compétence du langage est inscrite dans notre code génétique (à la différence des animaux) ou est-ce un travail de longue haleine que chaque humain développe tout au long de sa vie (poussé par le contexte dans lequel il évolue) ?
Pour comprendre, il faut déjà revenir sur la notion d’inné ou acquis.
Un caractère biologique est dit inné lorsqu'il est déterminé dès la naissance de l'individu.
Cela n'implique pas que ce caractère soit observable dès la naissance. En effet, il peut s'agir d'un trait qui ne s'exprime que dans certaines conditions ou à certaines périodes au cours de l'ontogenèse d'un organisme. Par exemple, la pilosité est un caractère inné qui n'apparaît véritablement qu'à la puberté chez l'être humain.
En général, un caractère inné est contrôlé par un ou plusieurs gènes, mais il peut aussi être lié à des facteurs liés à l'environnement biophysique et biochimique rencontré par le fœtus pendant la grossesse.
En anthropologie, ethnologie et sociologie, les acquis résultent des socialisations collectives humaines, d'un ensemble de savoirs et de pratiques qui se partagent et se transmettent socialement au sein d'un groupe donné et non par héritage génétique.
On oppose souvent inné et acquis mais ces deux concepts ne sont en réalité pas exclusifs l'un de l'autre.
Et pourtant, universitaires et penseurs du 20ème siècle ont voulu prendre position. Pourquoi ? Car il leur semblait important de tracer une limite entre les hommes et leurs cousins les singes. Pourquoi n’ont-ils pas développé de forme de langage avancé alors que nous nous ressemblons autant ?
En 1957, Noam Chomsky, connu sous le nom de “Père de la linguistique”, publie le livre Structures syntaxiques. Il y affirme que le langage humain vient d'une capacité innée et qu'il existe une grammaire universelle. Selon lui il existe une mise en forme syntaxique commune à toutes les langues.
Ce lien commun à tous les hommes dont les expériences diffèrent entre les cultures, nous amène à croire que notre ADN partagent par un gène du langage.
Frederic Skinner fait apparaître la notion de « contingence de renforcement ». Un mot compliqué pour dire que tous nos comportements sont conditionnés par nos expériences et notre environnement.
Son exemple tiré de son ouvrage Verbal Behavior démontre que si une personne demande un objet à une autre personne, le fait de recevoir cet objet en retour va renforcer le comportement de demande, augmentant ainsi la probabilité que le sujet répète plus tard ce comportement dans des conditions similaires pour obtenir le même type de résultat.
Pour résumer, le langage n’est qu’une répétition d’un comportement déjà acquis par un autre dans le but de recevoir une récompense.
Noam Chomsky a démontré très simplement que la théorie de Skinner ne tient pas compte des caractéristiques du langage.
Prenons l’exemple de la poésie. C’est une création de toutes pièces qui ne prend pas en compte le milieu dans lequel l'individu a grandi.
Est-ce que Noam Chomsky a-t-il donc raison avec sa théorie de l’inné ? Seulement en partie.
Notre développement linguistique prend en compte les deux théories de l’inné et de l’acquis et ne tente pas de démontrer que le langage est une compétence 100% acquise ou 100% innée.
D’un côté, nous avons pu mettre en exergue le gène FOXP2 qui est spécifique au langage. De l’autre, pour les personnes souffrant de mutations de ce gène, on a pu constater que l’approche de l’acquis permet tout autant de développer le langage.
Notre environnement influence de plus en plus notre manière de communiquer. Avec l’apparition des messageries en ligne comme Messenger, WhatsApp, etc, se sont développés de nouveaux langages comme les emoji, les GIF, et on pourrait même parler des selfies.
Allons-nous vers une uniformisation du langage par l’acquis ? Je pense à nos environnements, nos cultures qui elles-mêmes s’uniformisent.
Ou Allons-nous vers une uniformisation du langage par l’inné ? Je pense aux fondations du langages qui sont communes à tous les hommes.
L’avenir nous le dira..!